Sainte Catherine de Gênes

Présentation

Mystique génoise du XVème siècle, qui a vu et décrit le Purgatoire et le jugement particulier avec beaucoup de détails. Son œuvre s’appelle le Traité du Purgatoire, que vous pouvez consulter sur la page dédiée.

Sainte Catherine de Sienne

Présentation

Catherine de Sienne (1347-1380), canonisée en 1461, est une tertiaire (laïque) dominicaine, stigmatisée et Docteur de l’Église.

Son œuvre principale consiste en ses Dialogues (sous-entendu entre elle-même et Dieu). Sont abordés différents thèmes très vastes, dont le purgatoire n’est qu’une fraction.

Le style des Dialogues est très proche de l’oralité, car ils furent dictés à plusieurs personnes. Principalement à son conseiller et confesseur Raymond de Capoue, qui narre plusieurs éléments de la vie de Catherine dans une œuvre à part.

Les Dialogues

Dialogues, chapitre 4

☩ Ainsi tu as compris comment la souffrance expie la faute, en vertu de la parfaite contrition du cœur, non à raison de la peine elle-même qui est finie. Non seulement elle satisfait pour la faute, mais aussi pour la peine qui en est la suite, chez ceux dont la contrition est parfaite, comme je te l’ai dit ; elle satisfait pour la faute, chez tous ceux qui, purifiés du péché mortel, reçoivent la grâce ; mais s’ils n’ont pas une contrition et un amour suffisants pour satisfaire à la peine, ils vont souffrir dans le Purgatoire où s’achève leur purification.

Dialogues, chapitre 43

☩ Aussi, je veux que tu saches ce qui arrive, au moment de la mort, à ceux qui se sont mis pendant leur vie sous la domination du démon. Ce n’est pas par contrainte, car nul ne les y peut forcer, comme je te l’ai dit, c’est volontairement qu’ils se sont livrés entre ses mains et qu’ils ont porté jusqu’aux approches de la mort, le joug honteux de cet esclavage. À ces derniers instants ils n’ont pas besoin d’un jugement étranger, leur conscience est à eux-mêmes leur propre juge, et c’est en désespérés qu’ils se jettent dans l’éternelle damnation. Aux portes de la mort, ils se cramponnent à l’enfer par la haine, avant même d’y pénétrer.

Il en va de même pour les justes qui ont vécu dans la charité et meurent dans l’amour. Quand ils arrivent au terme de la vie, s’ils ont bien vécu dans la vertu, éclairés par les lumières de la foi, et soutenus par l’espérance absolue dans le sang de l’Agneau, ils voient le bonheur que je leur ai préparé ; ils l’étreignent avec les bras de leur amour, m’embrassant étroitement et amoureusement, Moi le Bien souverain et éternel, en cette extrémité de la mort. Ils goûtent ainsi à la vie éternelle, avant qu’ils aient abandonné leur dépouille mortelle, avant que l’âme soit séparée du corps.

Pour d’autres qui ont passé leur vie et arrivent à leur dernier instant, avec une charité commune mêlée de beaucoup d’imperfections, ils se jettent dans les bras de ma miséricorde, avec cette même lumière de foi et d’espérance, quoiqu’à un degré moindre, que nous avons rencontrée dans les parfaits. À cause de leur imperfection, ils s’attachent à ma miséricorde, qu’ils estiment bien plus grande que leurs fautes.

C’est tout le contraire que font les pécheurs d’iniquité. La vue de la place qui leur est destinée les remplit de désespoir et ils s’y attachent de toute leur haine, comme je t’ai dit.

Ainsi ni les uns ni les autres n’attendent leur jugement ; chacun, au sortir de cette vie, reçoit sa place comme je viens de t’expliquer. Ils goûtent à leur destinée, ils en prennent possession avant même de quitter le corps, à l’instant de la mort : les damnés par la haine et le désespoir, les parfaits par l’amour, par la lumière de la foi, par l’espérance du Sang ; les imparfaits, par la miséricorde et la même foi, entrent dans le séjour du purgatoire.

Dialogues, ch. 81

☩ C’est ainsi qu’ils (les démons, ndlr) rendent honneur et gloire à mon nom, et que s’accomplit en eux ma Vérité. Je les avais créés pour ma gloire et pour mon honneur à moi Père éternel, pour leur faire participer ma beauté. En se révoltant contre moi, ils sont tombés par leur orgueil et furent privés de ma vue ; ils ne m’ont donc pas rendu la gloire ni la louange d’amour. Mais Moi, Vérité éternelle, je les ai constitués mes instruments, pour exercer mes serviteurs dans la vertu, en même temps que mes justiciers à l’égard de ceux qui, par leurs fautes, vont à l’éternelle damnation, et vis-à-vis de ceux, aussi, qui passent par les peines du purgatoire.

C’est ainsi, tu le vois bien, que ma Vérité s’accomplit en eux. Ils me rendent gloire, non comme citoyens de la vie éternelle dont ils ont été privés par leur faute, mais comme mes justiciers. C’est par eux que je manifeste ma justice vis-à-vis des damnés et vis-à-vis de ceux du purgatoire.

Dialogues, ch. 148

☩ Qui donc a établi cette belle ordonnance de l’amour ? Ma sagesse, par les soins admirables de ma douce providence. Elle est partout et, si tu regardes au purgatoire, tu la trouveras encore, toujours ineffable et douce, à l’égard de ces pauvres âmes, qui par ignorance n’ont pas su tirer profit du temps et qui, séparées du corps, ne sont plus en état de pouvoir mériter. Aussi est-ce par vous que j’ai pourvu à leur situation, vous à qui le temps est encore donné, tant que vous êtes dans cette vie mortelle, et qui pouvez l’employer pour elles. Par vos aumônes, par les messes que vous pouvez faire dire à mes ministres, par les jeûnes, par les prières faites en état de grâce, il vous est donné d’abréger la durée de leur peine, en faisant appel à ma miséricorde.

Vie de Sainte-Catherine de Sienne par Saint Raymond de Capoue

Délivrance du purgatoire de la sœur de Catherine

Cette Bonaventura (la sœur de Sainte-Catherine, ndlr) était personnellement, comme nous l’avons dit, très honnête dans ses mœurs aussi bien que dans ses paroles ; mais elle s’efforçait d’entraîner à la mondanité sa sœur, qui désirait servir Dieu. Elle fut frappée par le Seigneur et punie d’une mort bien dure. Dieu la traita cependant miséricordieusement, car, bien qu’envoyée en purgatoire où elle souffrit de graves peines, elle s’envola bientôt vers le ciel, grâce aux prières de sa sœur, qui en eut révélation quelque temps après. C’est de notre sainte elle-même que je l’ai appris, dans le secret de la confession.

Mort et résurrection de Catherine, témoignage des fins dernières

Contexte

Catherine était décédée mais est revenue à la vie. Raymond de Capoue l’interroge.

Je demandai alors : « Combien de temps, ma mère, votre âme est-elle demeurée hors du corps ? »

Ceux qui ont été témoins de ma mort, me répondit-elle, disent qu’il s’est écoulé quatre heures entre mon dernier soupir et ma résurrection. Les voisines vinrent en grand nombre consoler ma mère et les autres personnes que cette mort affectait ; quant à mon âme, elle se croyait entrée dans l’éternité et ne pensait plus au temps. 

Je lui dis encore : « Qu’avez-vous vu, ma mère, pendant ce temps ? et pourquoi votre âme est-elle revenue à son corps ? Je vous en prie, ne me cachez rien. » Elle me répondit :

“Sachez, père, que mon âme a vu et compris tout ce qui nous attend dans cet autre monde que nous ne voyons pas, c’est-à-dire la gloire des saints et les peines des pécheurs. Mais, comme je vous l’ai dit, ma mémoire ne se souvient pas de tout, et mes paroles ne sauraient tout exprimer. Je vous dirai cependant ce que je pourrai. Tenez donc pour certain que mon âme a vu l’Essence divine, et c’est la raison pour laquelle je souffre si impatiemment d’être retenue dans la prison de ce corps. Si je n’était pas liée par l’amour de Dieu et du prochain, pour lequel le Seigneur m’a renvoyée à mon corps, je mourrais de chagrin. Mais ma suprême consolation, quand je souffre de quelque mal, est de voir que cette souffrance me procurera une vision plus parfaite de Dieu.

Voilà pourquoi les souffrances, bien loin de m’être à charge, sont la joie de mon âme, ainsi que vous pouvez vous en apercevoir chaque jour, vous et les autres qui vivez avec moi. J’ai vu aussi les peines des damnés et de ceux qui sont en purgatoire. Nulle parole ne saurait les exprimer parfaitement. Si les pauvres humains voyaient ce qu’est un seul de ces tourments, le plus léger, ils aimeraient mieux mourir dix fois, si c’était possible, que de l’endurer un seul jour. J’ai vu punir tout spécialement ceux qui ont péché dans le mariage, en n’en observant pas les lois, mais en y cherchant les satisfactions de leur concupiscence.”

Je demandai pourquoi ce péché, qui n’est pas plus grave que les autres, était si durement puni. Elle me répondit qu’on en avait moins de remords, par conséquent moins de contrition, et qu’on y retombait plus souvent. Elle ajouta : « Une faute, si petite qu’elle soit, est toujours très dangereuse, quand celui qui la commet, n’a pas souci de s’en défaire par la pénitence. 

Mort et accès direct au ciel du père de Catherine par son intercession

Contexte

Plus loin, Raymond de Capoue rapporte un autre témoignage. Jacques, le père de Catherine, est à l’agonie. Catherine supplie Dieu de le laisser entrer directement au Ciel sans passer par le Purgatoire. Dieu accepte, en échange des souffrances qu’Il lui infligera toute sa vie. Catherine accepte, et commence à souffrir immédiatement aux entrailles lorsque l’âme de son père se sépare de son corps. Cette douleur ne la quittera plus jamais. Mais sa patience était encore plus forte que ses douleurs.

C’est qu’elle avait vu l’âme du mourant passer immédiatement des ténèbres du corps aux lumières de l’éternité. Cette vision avait rempli la vierge d’un bonheur d’autant plus ineffable qu’elle-même avait expérimenté peu de temps auparavant, comme nous l’avons vu au chapitre précédent, ce qu’on éprouvait en entrant au sein de ces clartés. Quant aux douleurs qui étaient le prix de cette faveur, elle les reçut joyeusement, sachant qu’elles mettraient le comble à sa propre gloire. 

Conversion in extremis et salut de deux brigands

Contexte

À Sienne, deux brigands sont condamnés à mort. Catherine les aperçoit, avec autour d’eux des esprits mauvais. Catherine prie intensément pour ces âmes, ce qui emplit de fureur les démons, qui menacent de venir la posséder. Catherine n’en a cure et continue son oraison. Avant leur exécution, les condamnés voient le Christ couvert de blessures et ensanglanté, ce qui fit pénétrer dans leurs cœurs un rayon de lumière divine. Il demandèrent un prêtre et se confessèrent, puis partirent à la torture et à la mort avec une grande joie, certains que ces souffrance leur ouvriraient le Ciel.

Un aveu confidentiel de Catherine vint enfin lui apprendre tout ce qui s’était passé ; c’est elle-même qui lui a raconté toute la suite des faits que je viens de rapporter, comme je les ai trouvés consignés dans les écrits de frère Thomas.

Ces écrits disent encore que, quelques jours après la mort de ces criminels, les compagnes de la sainte l’entendirent, qui disait dans sa prière : « Je vous rends grâces, ô Seigneur, de ce que vous les avez délivrés d’une seconde prison. » Frère Thomas en fut informé et lui demanda ce qu’elle voulait dire par là. Elle répondit que les âmes de ces brigands étaient alors en paradis, qu’elles avaient dû passer en purgatoire au moment de leur mort, mais qu’elle venait d’obtenir leur complète délivrance.


Sainte Thérèse d’Avila (de Jésus)

Présentation

Sainte Thérèse de Jésus (1515-1582) est une carmélite espagnole, canonisée en 1622. Son corps est incorruptible. Nous proposons ici des extraits du chapitre 38 de son récit en partie biographique, le Livre de la Vie1. Il contient ses principales visions concernant le purgatoire. Les autres mentions dans cet ouvrage sont des rappels à prier pour ces âmes.

Délivrance d’un prêtre du purgatoire

On m’annonça la mort d’un religieux qui avait été jadis provincial de cette province, et qui l’était alors d’une autre. J’avais eu des rapports avec lui, et il m’avait rendu de bons offices. Il était, au reste, orné de bien des vertus. Néanmoins, cette nouvelle me causa un grand trouble ; j’étais inquiète pour le salut de son âme, parce qu’il avait été durant vingt ans supérieur, et je crains toujours beaucoup pour ceux qui ont rempli ces fonctions : avoir charge d’âmes me semble une chose extrêmement périlleuse.

Je m’en allai fort triste à un oratoire ; là, je conjurai Notre-Seigneur d’appliquer à ce religieux le peu de bien que j’avais fait en ma vie, et de suppléer au reste par ses mérites infinis, afin de tirer son âme du purgatoire. Pendant que je demandais cette grâce avec toute la ferveur dont j’étais capable, je vis, à mon côté droit, cette âme sortir du fond de la terre, et monter au ciel avec une grande allégresse. Bien que ce père fût fort âgé, il m’apparut sous les traits d’un homme qui n’avait pas encore trente ans, et avec un visage tout resplendissant de lumière.

Cette vision, fort courte dans sa durée, me laissa inondée de joie. Dès ce moment, il me fut impossible de partager la douleur de plusieurs autres personnes, qui regrettaient en lui un ami extrêmement cher. La consolation qui remplissait mon âme était si grande, que je n’avais plus de peine de sa mort ; en outre, je ne pouvais concevoir aucun doute sur la vérité de ce que j’avais vu ; je comprenais clairement que ce n’était pas une illusion. Il n’y avait pas alors plus de quinze jours qu’il avait cessé de vivre.

Je ne laissai pas de demander des prières pour lui, et d’en offrir aussi à Dieu. À la vérité, je ne pouvais plus y apporter la même ardeur ; car, lorsque le Seigneur m’a ainsi fait voir une âme s’élevant au ciel, il me semble que prier pour elle, c’est vouloir donner l’aumône à un riche.

Montée au Ciel de trois religieuses après une courte période de purgatoire

Une religieuse de ce monastère, grande servante de Dieu, était décédée il n’y avait pas encore deux jours. On célébrait l’office des morts pour elle dans le chœur ; une sœur lisait une leçon, et j’étais debout pour dire avec elle le verset. À la moitié de la leçon, je vis l’âme de cette religieuse sortir du même endroit que celle dont je viens de parler, et s’en aller au ciel. Cette vision fut purement intellectuelle, tandis que la précédente s’était présentée aux yeux de mon âme sous des images ; mais l’une et l’autre laissent à l’âme une égale certitude.

Dans ce même monastère venait de mourir une autre religieuse, à l’âge de dix-huit ou vingt ans. Au milieu de continuelles maladies, elle s’était montrée vraie servante de Dieu, zélée pour l’office divin et la pratique de toutes les vertus. Je ne doutais point qu’après tant de souffrances, elle n’eût plus de mérites qu’il ne lui en fallait pour être exempte du purgatoire. Cependant, tandis que j’assistais aux heures, avant qu’on la portât en terre, et environ quatre heures après sa mort, je vis son âme sortir également de terre et aller au ciel.

Un jour où j’endurais, comme il m’arrive de temps en temps, ces grandes souffrances de corps et d’esprit qui me mettent dans l’impuissance d’avoir la moindre bonne pensée, je me trouvais dans l’église d’un collège de la Compagnie de Jésus. Un frère de cette maison était mort la nuit même, et je le recommandais à Dieu comme je pouvais. Tandis que j’entendais une messe qu’un père de la Compagnie disait pour lui, j’entrai dans un profond recueillement, et je vis ce religieux monter au ciel, tout éclatant de gloire, et accompagné de Notre-Seigneur. Je compris que c’était par une faveur particulière que le divin Maître le conduisait ainsi lui-même au séjour des bienheureux.

Montée direct au Ciel d’un religieux sans passer par le purgatoire, grâce au privilège sabbatin de l’ordre du Carmel.

Un très bon religieux de notre ordre était malade à l’extrémité. Pendant la messe, étant profondément recueillie, je le vis rendre l’esprit et monter au ciel sans entrer au purgatoire. J’ai appris depuis qu’il était mort à l’heure même où j’avais eu cette vision. Je fus étonnée de ce qu’il n’avait point passé par le purgatoire, mais il me fut dit qu’ayant été très fidèle observateur de sa règle, il avait bénéficié des bulles de l’ordre touchant le purgatoire.

J’ignore à quelle fin cela me fut dit ; ce fut sans doute pour me faire comprendre que ce n’est pas l’habit qui fait le religieux, mais que, pour jouir des biens d’un état aussi parfait, il faut en accomplir fidèlement tous les devoirs.

Je pourrais rapporter un très grand nombre de visions de ce genre dont il a plu au Seigneur de me favoriser, mais n’en voyant pas l’utilité, je me borne à ce qui a été dit. Seulement, je ferai observer que, parmi tant d’âmes, je n’en ai vu que trois aller droit au ciel sans passer par le purgatoire : celle de ce religieux dont je viens de parler, celle du saint frère Pierre d’Alcantara, et celle de ce père dominicain plus haut mentionné (Pierre Ybanez). Le Seigneur a aussi daigné me faire voir la place de quelques-unes de ces âmes dans le ciel, et les degrés de gloire dont elles jouissent. L’inégalité de cette gloire est fort grande.


Sainte Marguerite-Marie Alacoque

Présentation

Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) est une religieuse visitandine du XVIIe siècle, canonisée en 1920. Elle a reçu plusieurs grâces mystiques au cours de sa vie au couvent, notamment des visions Jésus-Christ lui demandant la dévotion à son Sacré-Cœur. Les citations sont tirées directement de son autobiographie Vie et Révélations2.

p. 100-101

Grande faim de la Sainte Eucharistie - Je me sentais une si grande faim de le recevoir que je ne savais que faire, sinon de m’en prendre à mes yeux par leurs larmes. Cela ne faisait qu’augmenter ma peine, qui m’était souvent représentée par Celui-là même qui en était l’objet. Cette peine était semblable à celle des pauvres âmes du purgatoire qui souffrent de la privation du souverain Bien.

Car, nonobstant cet ardent désir qui me consumait, mon divin Maître me faisait voir mon indignité à le loger dans mon cœur. Cette prise de conscience n’était pas une moindre peine que celle qui me pressait de m’en approcher.

p. 145

Une autre fois, comme j’étais devant le Saint Sacrement le jour de sa fête, tout d’un coup il se présenta devant moi une personne toute en feu, dont les ardeurs me pénétrèrent si fort, qu’il me semblait que je brûlais avec elle. L’état pitoyable où elle me fit voir qu’elle était en purgatoire, me fit verser abondance de larmes.

Elle me dit qu’il était ce religieux bénédictin qui avait reçu ma confession une fois, qu’il m’avait ordonné de faire la sainte communion, en faveur de laquelle Dieu lui avait permis de s’adresser à moi pour lui donner du soulagement dans ses peines, me demandant, pendant trois mois, tout ce que je pourrais faire et souffrir ; ce que lui ayant promis, après en avoir demandé la permission à ma supérieure, il me dit que le sujet de ses grandes souffrances, était qu’il avait préféré son propre intérêt à la gloire de Dieu par trop d’attache à sa réputation ; la seconde était le manquement de charité envers ses frères ; et la troisième le trop d’affection naturelle qu’il avait eue pour les créatures et le trop de témoignages qu’il leur en avait donné dans les entretiens spirituels, ce qui déplaisait beaucoup à Dieu.

Mais il me serait bien difficile de pouvoir exprimer ce que j’eus à souffrir pendant ces trois mois. Car il ne me quittait point, et du côté où il était, il me semblait de l’avoir tout en feu, mais avec de si vives douleurs d’en gémir et pleurer presque continuellement. Et ma supérieure, touchée de compassion, m’ordonnait de bonnes pénitences, surtout de discipline ; car les peines et souffrances extérieures que l’on me faisait souffrir par charité soulageaient beaucoup les autres, que cette sainteté d’amour imprimait en moi comme un petit échantillon de ce qu’elle fait souffrir à ces pauvres âmes. Et au bout de trois mois je le vis bien d’une autre manière ; car tout comblé de joie et de gloire, il s’en allait jouir de son bonheur éternel ; et, en me remerciant, il me dit qu’il me protégerait devant Dieu. Mais j’étais tombée malade, et comme ma souffrance cessa avec la sienne, je fus bientôt guérie.

p. 146

Une fois, ayant vu en songe une religieuse décédée depuis longtemps, elle me dit qu’elle souffrait beaucoup en purgatoire, mais que Dieu lui venait de faire souffrir une peine incomparable : la vue d’une de ses parentes, précipitée en enfer.

M’éveillant sur ces paroles, avec de si grandes peines qu’il me semblait qu’elle m’avait imprimé les siennes, je sentais mon corps si brisé que je ne me remuais qu’avec peine. Mais comme l’on ne doit pas croire aux songes, je n’y faisais pas grande réflexion. Cependant, elle me pressait si fort qu’elle ne me donnait point de repos, me disant incessamment : « Priez Dieu pour moi. Offrez-lui vos souffrances unies à celles de Jésus-Christ, pour soulager les miennes. Donnez-moi tout ce que vous ferez jusqu’au premier vendredi de mai, que vous communierez pour moi. »

Ce que je fis avec le congé de ma supérieure. Mais ma peine s’augmenta si fort qu’elle m’accablait, sans pouvoir trouver de soulagement ni de repos. L’obéissance m’ayant fait retirer pour en prendre, je ne fus pas si tôt au lit qu’il me semblait l’avoir proche de moi, qui me disait ces paroles : « Te voilà donc dans ton lit, bien à ton aise ; regarde-moi, couchée dans un lit de flammes, où je souffre des maux intolérables. »

Elle me laissait voir cet horrible lit qui me fait frémir toutes les fois que j’y pense, car le dessous était de pointes aiguës qui étaient tout en feu et lui entraient dans la chair. Elle me disait que c’était à cause de sa paresse et négligence à l’observance de ses Règles et infidélité à Dieu. « On me déchire le cœur avec des peignes de fer tout ardents — qui est ma plus cruelle douleur — pour les pensées de murmure et de désapprouvement dans lesquelles je me suis entretenue contre mes supérieures, et ma langue est mangée de vermine, pour punir mes paroles contre la charité que j’ai dites. Et, pour mon peu de silence, voilà ma bouche toute ulcérée. Ah ! que je voudrais bien que toutes les âmes consacrées à Dieu me pussent voir dans cet horrible tourment ! Si je leur pouvais faire sentir la grandeur de mes peines et de celles qui sont préparées à celles qui vivent négligemment dans leur vocation, sans doute qu’elles y marcheraient bien avec une autre ardeur dans l’exacte observance et se garderaient bien de tomber dans les défauts qui me font tant souffrir ! »

Tout cela me faisait fondre en larmes. On me voulait donner quelques remèdes. Elle me dit : « L’on pense bien à te soulager dans tes maux, mais personne ne pense à alléger les miens… Hélas ! un jour d’exactitude au silence, de toute la Communauté, guérirait ma bouche ulcérée ! Un autre, passé dans la pratique de la charité, sans faire aucune faute contre icelle, guérirait ma langue ; et un troisième, passé sans faire aucun murmure ni désapprouvement contre la supérieure, guérirait mon cœur déchiré. »

Après avoir fait la communion qu’elle m’avait demandée, elle me dit que ses horribles tourments étaient bien diminués, car on lui avait dit une messe à l’honneur de la Passion, mais qu’elle était encore pour longtemps en purgatoire, où elle souffrait les peines qui sont dues aux âmes qui sont tièdes au service de Dieu. Je me trouvai affranchie de mes peines, qu’elle m’avait dit qui ne diminueraient point qu’elle ne fût soulagée.


Sainte Faustine Kowalska

Présentation

Faustine Kowalska (1905-1938), canonisée en l’an 2000, est une religieuse polonaise, surnommée l’Apôtre de la Miséricorde Divine. Elle a reçu pendant ses années au couvent, de nombreuses visions de Jésus-Christ lui rappelant l’étendue de sa miséricorde pour toutes ses créatures. Le témoignage de sa vie mystique est rapporté dans son Petit Journal3, écrit à la demande son confesseur. Cet ouvrage est une succession de visions, poèmes et réflexions, écrites de 1934 à 1938. Nous proposons ici les paragraphes qui parlent du Purgatoire.

§ 20 : vision du Purgatoire

Je vis mon ange gardien qui m’ordonna de le suivre. En un instant, je me trouvai transporté dans un endroit enfumé, rempli de flammes, où se trouvaient une multitude d’âmes souffrantes qui priaient avec ferveur, mais sans efficacité pour elles-mêmes ; nous seuls pouvons les aider. Les flammes qui les brûlaient ne me touchaient pas.

Mon ange gardien ne me quittait pas un seul instant. Et je demandai à ces âmes quelle était leur plus grande souffrance. Elles me répondirent d’un commun accord que c’était la nostalgie de Dieu. J’ai vu la Sainte Vierge visitant les âmes du Purgatoire. Elles l’appellent « Étoile de la mer ». Elle leur apporte du soulagement. Je voulais encore leur parler, mais mon ange gardien m’avait déjà donné le signal du départ.

Nous sortions de cette prison de douleurs quand j’entendis Dieu dire : « Ma Miséricorde ne veut pas cela, mais la justice l’exige. » Depuis ce moment, je suis en relation plus étroite avec les âmes souffrantes.

§ 36 & 37 : vision du Jugement particulier

Une fois, je fus appelée au jugement de Dieu. Je comparus devant le Seigneur, seule à seul. Je vis Jésus tel qu’Il était durant Sa Passion. Après un moment, Ses Plaies disparurent. Il n’en resta que cinq, celles des mains, des pieds et du côté. Aussitôt, je vis exactement l’état de mon âme avec le regard de Dieu. Je vis clairement tout ce qui déplaît à Dieu. J’ignorais qu’on dût rendre compte même de ses moindres souillures. Qui décrira un tel moment où l’on se tient devant le Dieu trois fois Saint ?

Jésus me demanda : ☩ Qui es-tu ? Je répondis : Votre servante, Seigneur. ☩ Tu es redevable d’un jour au feu du Purgatoire.

Je voulus tout de suite me jeter dans les flammes, mais Jésus me retint en disant :
☩ Préfères-tu souffrir maintenant un jour au Purgatoire ou pendant un court espace de temps sur la terre ? Je répondis : Jésus, je veux souffrir au Purgatoire, et je veux aussi souffrir sur terre les plus grands tourments, fût-ce jusqu’à la fin du monde.

Jésus reprit :
☩ Un jour suffira. Tu descendras sur la terre, où tu vas souffrir intensément, mais pour peu de temps. Tu accompliras ainsi Ma volonté et Mon souhait. Mon fidèle serviteur te viendra en aide. Maintenant, pose la tête sur Ma poitrine, sur Mon Cœur, et puise en Lui des forces et de la vigueur pour supporter toutes les souffrances ; car ailleurs, tu ne trouveras ni soulagement, ni aide, ni consolation. Sache que tu devras beaucoup souffrir, mais que cela ne t’effraye pas ! Je suis avec toi.

Peu après je tombai malade. Les malaises physiques étaient pour moi une école de patience. Seul Jésus sait combien d’efforts j’ai pu m’imposer pour accomplir mon devoir.

§ 58 : vision d’une religieuse en Purgatoire

Une nuit, je reçus la visite d’une sœur morte depuis deux mois. C’était une sœur du premier chœur. Je la vis dans une condition effrayante : toute enveloppée de flammes, le visage déformé par la douleur. Cela dura quelques instants, puis elle disparut. Un frisson me saisit, car j’ignorais si elle souffrait au Purgatoire ou en Enfer. Malgré cela, j’intensifiai mes prières en son intention.

Elle revint la nuit suivante, dans un état encore plus effrayant, assaillie par des flammes plus intenses, le désespoir peint sur ses traits. Je m’étonnai que, après les prières que j’avais offertes pour elle, son état eût empiré, et je lui demandai : « Est-ce que mes prières ne vous ont pas aidée ? » Elle me répondit que ma prière n’avait été et ne lui serait d’aucun secours.

Je lui demandai : « Et les prières que toute la communauté a offertes pour vous ne vous ont-elles apporté aucune aide ? » Elle me répondit de même : « Ces prières avaient profité à d’autres âmes. »

Je lui répliquai : « Si mes prières ne vous sont d’aucun secours, veuillez cesser de venir me voir. » Elle disparut aussitôt.

Malgré cela, je ne cessai de prier pour elle. Au bout d’un certain temps, elle m’apparut à nouveau, de nuit, mais déjà dans un autre état. Elle n’était plus environnée de flammes comme auparavant. Le visage rayonnant et les yeux brillants de joie, elle me dit que j’avais un véritable amour du prochain, que beaucoup d’autres âmes avaient profité de mes prières. Elle m’encouragea à persévérer dans mes prières pour les âmes du Purgatoire et me dit qu’elle n’y resterait plus longtemps. Les jugements de Dieu sont surprenants !

§ 411 : vision d’âmes du Purgatoire entourées de démons

Cependant, le soir, me sentant tout à fait épuisée et incapable de faire mon Heure Sainte, j’ai demandé à la Mère Supérieure la permission d’aller me coucher plus tôt. Je m’endormis aussitôt. Pourtant, vers onze heures, Satan secouait mon lit. Je me réveillai immédiatement et commençai tranquillement à prier mon ange gardien.

Soudain, je vis des âmes du Purgatoire en train de faire pénitence. Leur aspect était celui d’une ombre, et parmi elles, j’ai vu beaucoup de démons. L’un d’eux cherchait à me tourmenter sous l’apparence d’un chat. Il se jetait sur mon lit et sur mes pieds, et son poids était accablant. Pendant tout ce temps, je priais en récitant le rosaire. Vers le matin, ces êtres disparurent, et je pus enfin m’endormir.

§ 620 : les prières pour les âmes ne leur sont pas toujours acceptées

À un certain moment, je suis entrée dans la chapelle pour cinq minutes d’adoration, et je priais pour une âme en particulier. J’ai alors compris que Dieu n’accepte pas toujours nos prières pour les âmes pour lesquelles nous prions, mais qu’Il les destine à d’autres âmes. Ainsi, nous ne leur apportons pas toujours le soulagement espéré lorsqu’elles souffrent dans le feu du Purgatoire. Pourtant, notre prière n’est jamais perdue.

§ 1184-85 : autre vision d’une religieuse en Purgatoire

9 juillet 1937. Ce soir, est venue à moi l’une de nos sœurs défuntes, qui m’a demandé de lui consacrer un jour de jeûne et d’offrir à son intention, ce même jour, tous mes exercices spirituels. J’ai répondu que je le ferais. Dès le lendemain matin, je me suis empressée de consacrer cette journée à cette intention. Pendant la sainte Messe, j’ai vécu un moment le supplice de cette sœur. J’ai ressenti dans mon âme une telle faim de Dieu qu’il me semblait mourir du désir de m’unir à Lui. Cela ne dura que peu de temps, mais j’ai compris ce qu’est cette nostalgie de l’âme au Purgatoire.

§ 1225-26 : parole de Jésus-Christ

☩ Aujourd’hui, amène-Moi les âmes qui sont au Purgatoire et plonge-les dans l’abîme de Ma Miséricorde ! Que les flots de Mon Sang rafraîchissent leurs brûlures ! Toutes ces âmes Me sont très chères, mais elles doivent satisfaire Ma Justice. Il est en ton pouvoir de leur apporter quelque soulagement. Puise dans le trésor de Mon Église toutes les indulgences et offre-les en leur nom ! Oh, si tu connaissais leurs souffrances, tu offrirais sans cesse pour elles l’aumône de tes prières et tu acquitterais leurs dettes envers Ma Justice.

Très Miséricordieux Jésus, qui avez dit vouloir la Miséricorde Vous-même, je Vous amène dans la demeure de Votre Cœur Très Compatissant les âmes du Purgatoire, âmes qui Vous sont très chères, mais qui doivent encore rendre des comptes à Votre Justice. Que les flots de Sang et d’Eau jaillis de Votre Cœur éteignent les flammes du feu purificateur, afin que là aussi soit glorifiée la puissance de Votre Miséricorde !

§ 1555 : certaines âmes sont choisies par Dieu pour une plus grande sainteté

Lorsque j’entrai un moment dans la chapelle, le Seigneur m’a fait connaître qu’entre les âmes choisies, certaines le sont particulièrement et qu’Il les appelle à une sainteté plus haute, à une union exceptionnelle avec Lui. Ce sont des âmes séraphiques : Dieu exige d’elles qu’Il soit aimé plus que par les autres âmes. Bien que toutes vivent dans des couvents, Il demande parfois à une âme en particulier ce surplus d’amour. Une telle âme comprend cet appel, car Dieu le lui révèle intérieurement. Cependant, il dépend d’elle d’y répondre fidèlement ou d’y résister.

J’ai appris qu’il existe un lieu au Purgatoire où les âmes rendent compte de ce genre de fautes : c’est le plus dur de tous les supplices. Une âme particulièrement marquée par Dieu se distinguera partout — au ciel, par une gloire et une clarté plus grandes, ainsi que par une connaissance plus profonde de Dieu ; au Purgatoire, par une douleur plus intense, car elle Le connaît plus profondément et Le désire plus ardemment ; en enfer, elle souffrira davantage que les autres, car elle sait Qui elle a perdu. Cette empreinte de l’amour exclusif de Dieu restera à jamais gravée en elle.


Sœur Lucie dos Santos

Présentation

Lúcia dos Santos (1907-2005) est l’une des visionnaires de Fátima, apparition reconnue par l’Église en 1930 où la Sainte-Vierge Marie est apparue à trois enfants bergers en 1917. Voici ses mémoires officielles, écrites à la demande de l’Évêque de Leiria-Fátima.

Le 13 mai 1917, m’étant souvenue de deux jeunes filles, mes amies, qui étaient décédées, je demandai :- « Est-ce que Maria das Neves est déjà au ciel ? »

Notre Dame répondit :- « Oui, elle y est ».

« Et Amélie ? » - « Elle sera au purgatoire jusqu’à la fin du monde. »

Comment nous purifions-nous dans le purgatoire ou qu’est-ce qui nous purifient ? Je ne sais pas bien. À mes yeux, ce qui nous purifie, c’est l’amour, c’est le feu de l’amour divin, communiqué par Dieu aux âmes, dans la mesure correspondant à chaque âme.

On dit que si la grâce de mourir dans un acte de parfait amour est accordé à une âme, cet amour la purifie totalement, en sorte qu’elle peut aller tout droit au ciel.

Cela nous montre que ce qui purifie, c’est l’amour joint à la contrition, à la peine d’avoir offensé Dieu et le prochain par nos péchés, nos fautes et nos imperfections, parce que tout cela s’oppose au premier et au dernier commandement de la Loi de Dieu : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force” (Dt 6, 5).

Ainsi, la flamme d’amour, qu’elle soit petite ou grande - et même si elle n’est plus qu’une mèche qui fume encore -, ne s’éteindra pas, mais scintillera et grandira jusqu’à purifier l’âme totalement et jusqu’à la rendre digne d’être admise à vivre dans l’immense océan de l’Etre de Dieu, en participant avec tous les autres bienheureux à la sagesse, au pouvoir, à la science et au vouloir de Dieu, dans la mesure où Dieu voudra les communiquer à chaque âme, en chantant tous ensemble l’hymne de l’éternel amour, en louant et en glorifiant Dieu, notre Créateur et Sauveur.4


Sainte Brigitte de Suède

Présentation

Brigitte de Suède (1303-1373), canonisée en 1391, est une mystique ayant fondée l’ordre du Très-Saint-Sauveur, encore en activité. Ses visions ont été consignées dans sont ouvrage « Les révélations célestes5 », publié 6 ans après sa mort. On y retrouve la confirmation de plusieurs points déjà abordés par d’autres témoins.

Les révélations célestes, chapitre 9

Voyez aussi combien mon Fils a honoré mon nom : mon nom est Marie, comme on le lit dans l’Évangile. Lorsque les anges entendent prononcer ce nom, ils se réjouissent en eux-mêmes et rendent grâces à Dieu, qui leur a fait une telle grâce et une telle faveur, que, par moi et avec moi, ils voient l’humanité de mon Fils glorifiée en la Divinité.

Ceux qui sont dans le purgatoire s’en réjouissent outre mesure, comme un malade gisant dans son lit, s’il entend quelque parole de soulagement et qui lui plaise, tressaille soudain d’un contentement indicible.

Chapitre 16

Et son Fils lui dit :

Vous êtes ma très chère Mère ; vous êtes l’incomparable Reine du ciel ; vous êtes Mère de miséricorde ; vous êtes l’indicible consolation de ceux qui sont en purgatoire ; vous êtes la joie de ceux qui sont pèlerins en ce monde ; vous êtes Dame des anges ; vous êtes très excellente avec Dieu ; vous êtes aussi princesse sur le diable.

Commandez donc à ce démon tout ce que vous voudrez, ô ma Mère ! Et il vous répondra.

Chapitre 50

Le troisième lieu est le purgatoire ; ceux qui y sont détenus ont besoin d’une triple miséricorde, parce qu’ils sont affligés triplement :

  • Ils sont troublés en l’ouïe, parce qu’ils n’entendent que cris, douleurs, peines et misères.
  • Ils sont affligés par la vue, attendu qu’ils ne voient rien que leur misère.
  • Ils sont affligés par l’attouchement, d’autant qu’ils sentent la chaleur intolérable du feu et la gravité des peines

Camilla Battista da Varano

Présentation

Camilla Battista dal Varano (1458-1524) est une clarisse italienne, béatifiée en 1843, puis canonisée en 2010. Son corps est incorruptible. Son œuvre est peu connue en France, nous reprenons ici la citation d’un auteur dominicain du XIXe siècle qui a donné cet extrait dans son ouvrage Les œuvres spirituelles de la bienheureuse Battista Varano6 qui synthétise plusieurs apparitions de Jésus-Christ. Il s’exprime directement à la sainte.

☩ Mais mon Cœur ne se borne pas à sentir toutes ces afflictions de leur vie, il sent également la diversité et la multiplicité des tourments qui leur restent à subir dans le purgatoire, selon la qualité et le nombre de leurs péchés. Car ces âmes ne sont pas des membres morts et séparés de leurs corps, comme celles des damnés ; ce sont des membres vivants, spirituellement unis à moi, et dont j’endure, par conséquent, toutes les souffrances.

Voilà, ma fille, ma réponse à ta question. Tu m’as demandé quel sentiment j’avais de toutes ces peines ; je t’ai répondu que je ne sentais pas les souffrances des réprouvés, mais celles que mes élus devaient endurer dans le purgatoire, je les partageais. Du reste, il n’y a aucune différence entre les peines de l’enfer et celles du purgatoire, si ce n’est que les premières dureront toujours, tandis que les dernières ne dureront qu’un temps, et que les habitants de l’enfer sont réduits au désespoir, pendant que les âmes du purgatoire demeurent résignées et contentes, souffrent en paix et rendent grâce à la justice de Dieu. Mais c’en est assez sur cette peine.


Maria Simma

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Regard sur le Purgatoire

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Footnotes

  1. Consultable sur carmel.asso.fr/sites/carmel.asso.fr/IMG/pdf/le_livre_de_la_vie-2.pdf

  2. https://ia600306.us.archive.org/23/items/vieetrvlationsde00alac/vieetrvlationsde00alac.pdf

  3. http://catholicapedia.net/Documents/soeur_faustine/Le_Petit_Journal_de_Soeur_Faustine.pdf

  4. Consultable sur https://www.fatima.pt/files/upload/fontes/F002_Memorias1.pdf, page 33-36

  5. https://biblisem.net/PDF/Brigitte_de_Suede_Les_revelations_celestes_et_divines_I_BIBLISEM.pdf

  6. Le Opere spirituali della Beata Battista Varani, Camerino, 1894. Cité dans “Recueil d’Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques”, Abbé Auguste Saudreau, O.P.