Rappel sur la pertinence des suffrages des vivants pour les défunts

Bien qu’il soit impossible de connaître la destination de l’âme d’un défunt après sa mort, nous devons en tant que chrétiens espérer que la Miséricorde de Dieu ait pu sauver cette personne et l’emmener au Ciel.

Si cette âme devait malgré tout passer par le Purgatoire avant d’aller au Ciel, et ce pour un temps que vous ne pouvons pas connaître, alors nous pouvons l’aider à abréger et alléger son Purgatoire par différents moyens.

Pour rappel, ces âmes ne peuvent rien mériter pour elles-même, et dépendent exclusivement des suffrages des vivants. Elles ont perdu toute liberté de faire autre chose que la Volonté de Dieu.

Sur terre, nous pouvons offrir des actes libres et méritants pour notre propre salut ou ceux des autres vivants. Les mérites de ces actes peuvent aussi être offerts aux défunts, et ne sont jamais perdus.

Admettons que quelqu’un offrît une messe, jeunât ou communiât pour un défunt qui est au Ciel. Ce défunt est devenu un Saint, et n’a donc plus besoin des suffrages des vivants. Ce suffrage sera redirigé vers une autre âme du Purgatoire qui en a besoin, et pour laquelle personne ne prie. Si ce défunt devait être en enfer, il est complètement et éternellement coupé de Dieu, et ces suffrages lui seraient inutiles. Ils seront donc aussi redirigés vers une autre âme du Purgatoire qui en a besoin.

Le magistère de l’Église ne se prononce pas sur la façon dont ces suffrages sont redirigés vers d’autres âmes. Nous avons déjà abordé ce sujet dans le compendium, dans lequel nous proposons que la Sainte Vierge étant la dispensatrice de toutes les grâces sur la Terre, l’est aussi au Purgatoire. C’est Elle qui reçoit les suffrages, et les redistribue aux âmes concernées, ou à d’autres le cas échéant.

Offrir des messes pour les âmes des défunts

Il s’agit de demander au prêtre de confier une âme à Dieu, après la consécration eucharistique, afin que les mérites du sacrifice de la Croix soient appliqués à cette âme. Idéalement, la personne qui offre cette messe doit aussi y assister, et unir sa prière à celle du prêtre. C’est ce qui est traditionnellement fait le 2 novembre pour le jour des défunts, mais cela peut être réalisé à n’importe quelle période de l’année. Tout particulièrement après la mort de cette personne.


La prière

La prière est la respiration du chrétien, elle monte au Ciel en réponse à ce qui en descend. On peut prier pour adorer le Seigneur, rendre grâce pour un bien qui nous est arrivé, demander grâce pour qu’un bien qu’on espère, et dans tous les cas : demander à ce que la Volonté de Dieu soit faite sur la terre comme au Ciel.

Dieu veut notre bien, dans cette vie est dans l’autre. Comme il disait à sainte Faustine, ma Miséricorde ne veut pas cela, mais la justice l’exige. Nous pouvons confier dans nos prières les âmes du Purgatoire à la Miséricorde de Dieu. Le rosaire, le chapelet de la miséricorde divine, et toute prière faite avec le cœur.

Par exemple : Seigneur, même si je suis un pauvre pécheur, je confie à votre Miséricorde Divine les âmes du Purgatoire qui souffrent bien plus que moi. Je vous prie de les en délivrer, et si possible de les consoler en leur donnant un minuscule aperçu de ce Ciel qu’elles désirent tant. Et que votre volonté soit faite en toute chose, et non pas la mienne Amen.


Jeûner

Le jeûne a aujourd’hui un sens alimentaire, mais il regroupe en fait toute une catégorie de sacrifices et de privations volontaires. L’Église nous enjoint par exemple au jeûne de viande le mercredi et vendredi saint, et à un jeûne plus libre le reste du Carême. Dans notre époque moderne, il est facile de se passer de viande, car elle peut être remplacée par d’autres produits.

Nous pourrions plutôt jeûner sur d’autres choses agréables mais non indispensables, telles que le sucre, l’alcool, les écrans, le sport, certains vêtements, des aliments que nous apprécions particulièrement, et tout produit ou activité qui nous procure du plaisir sans être indispensable.

Un jeûne n’est pas agréable, dans le sens où l’on se prive d’un bien. Cette privation a pour but principal de nous détacher des choses matérielles, mais la frustration induite par ce jeûne est méritoire auprès de Dieu : nous faisons un effort pour Lui. Nous pouvons nous appliquer ce mérite pour notre propre salut, ou bien l’offrir pour les âmes du Purgatoire.

Par exemple : Seigneur, pendant un mois je ne boirai plus d’alcool, je ne regarderai plus d’écran le soir, je ne mangerai plus telle chose, pour la consolation et la délivrance des âmes du Purgatoire. Amen.


Supporter avec patience, tout faire avec amour

Thérèse de Lisieux a développé une façon de devenir saint, accessible à tous. Ce qu’elle appelle la petite voie consiste à tout faire par amour pour Dieu, y compris dans les petites choses.

Supporter des gens pénibles, faire un effort physique, changer ses habitudes, se retenir de parler ou d’agir négativement alors qu’on en a envie… Mais aussi dans des choses du quotidien : faire la cuisine, le ménage, entretenir sa maison ou son jardin, ramasser quelque chose par terre, porter un objet sans y trouver de plaisir. Tout ce qui est fait sans amour pour autrui, peut être fait par amour pour Dieu. Soit dans un acte d’adoration, soit pour son propre salut, soit pour les âmes du Purgatoire.

Par exemple : Seigneur, je n’ai pas envie de parler avec cette personne, de faire le ménage, de faire telle chose, mais je le fais par amour pour Vous, et pour la consolation et la délivrance des âmes du Purgatoire. Amen.


Obtenir des indulgences

Une indulgence est une remise des peines dues au Purgatoire pour nos péchés. Même si nos péchés sont pardonnés lors de la confession, la peine du péché demeure (ce que Catherine de Gênes appelle la rouille) et nous vaut une purification en Purgatoire.

L’indulgence est décrétée par un Évêque ou par le Pape, et peut être soit partielle soit plénière, dans ce cas elle supprime toute les peines des péchés réalisés dans le passé. Comme chaque indulgence nécessite aussi de se confesser, quelqu’un qui obtient une indulgence plénière se retrouve dans un état de grâce total, et irait directement au Ciel s’il devait mourir à l’instant. Exactement comme lors de notre baptême.

De plus, chaque indulgence peut être obtenue non pas pour soi, mais pour les âmes du Purgatoire. Tous les efforts nécessaires pour obtenir cette indulgence ne seront pas pour nous, mais pour une âme que nous avons choisie. Ainsi, il est possible de délivrer une âme du Purgatoire en lui appliquant un indulgence plénière, tel que le rappelle le catéchisme. Ou alors de réduire la durée ou l’intensité de son purgatoire, avec une indulgence partielle.